Les quelques jours de l’oeuf
(conte inachevé)

Un matin, trois œufs de fourrure géants apparaissent, juchés sur des cabanes de chantier dans un centre bourg ou un quartier. Le lendemain, devant l’école primaire, un œuf se fend pour laisser sortir une jeune femme à la tête enveloppée d’une pelote de tulle blanc. Silencieuse, elle tente de dérouler ce ruban sans fin, de s’évader dans la ville. Dans une chorégraphie de matière, elle nous remémore les contes de notre enfance, elle réveille des représentations archaïques de jeune mariée ou de princesse, et par des actes magiques, crée et transforme son image avant de se renfermer dans son œuf. Elle éclot de nouveau à chaque entrée et sortie d’école. Très vite, chacun sait quand il pourra la retrouver. Plus tard, c’est une vieille femme qui sortira du second œuf. A mi-chemin de la marâtre et de la sorcière, son visage est pris dans un énorme chignon brun. Le lendemain, le dernier œuf donnera naissance à un être mi enfant, mi animal avec une boule de plume rose en guise de tête.

Au fil des jours, les éclosions se multiplient, l’histoire gagne tout le quartier. Qui est cette vieille femme inquiétante qui tricote une tresse sortie de son chignon ? Et cette drôle de petite fille qui lisse les plumes de son cou ? Chacun s’interroge sur la nature de ces êtres fantastiques, les hypothèses circulent, les autorités semblent prendre des mesures de sécurité, la presse locale se fait le relais des évènements et de bouche à oreille, une légende se construit peu à peu de cette rumeur.

Depuis le premier jour, un jardinier municipal est happé par cette histoire. Il assiste à chaque éclosion, répète et nourrit la rumeur. En fin de semaine et par voie d’affiches, il invite qui veut en savoir plus sur ces femmes et ces œufs à venir le retrouver dans son jardin. Autour d’une immense toile qu’il a brodé quand il était petit garçon, il nous conte son histoire étrange : il connaît ces femmes… enfant, il a avalé une fée, elle a grandit dans son ventre. Elle lui racontait des histoires et il a failli devenir fou…

Soutiens au projet

Résidence et aide à la création : l’Atelier 231, CNAR.

Aide à la création : Le Moulin Fondu / Oposito, CNAR.

Résidence et coproductions : Les Ateliers Frappaz, CNAR. Quelques p’Arts... CNAR.

Avec le soutien de : Le Citron Jaune / Ilotopie, CNAR. L’Abattoir, CNAR. L’Atelline, lieu de fabrique des Arts de la Rue. EnCourS/KompleXKapharnaüM. Lieu Noir. Le pOlau. Les Subsistances. DGCA. DRAC Rhône-Alpes. SACD. Région Rhône-Alpes.